LA MAISON DU FAUTEUIL : Restauration de fauteuils, tapisserie et décoration
LA MAISON DU FAUTEUIL
MÉTIER
– Tapisserie
– Décoration
– Moderne et contemporain
LA MAISON DU FAUTEUIL
MÉTIER
– Tapisserie
– Décoration
– Moderne et contemporain
NOTRE INTERVIEW
Rénover un siège, un fauteuil, c’est lui donner une seconde vie, un second look, un nouveau design. C’est aussi produire moins de déchets et s’éloigner de la société de consommation à outrance. Stéphane Bouillet nous démontre l’intérêt de faire réparer ou restaurer, donc de moins jeter !
Présentation par Stéphane Bouillet.
Stéphane, comment devient-on tapissier ?
Stéphane : « Un peu par hasard pour être honnête. Je n’avais pas spécialement prémédité cette reconversion professionnelle, même si dans le fond j’ai toujours baigné dans le bois et la restauration de meubles anciens avec un papa ébéniste. J’avais bien choisi la restauration, mais plutôt dans un restaurant. Avec une formation hôtelière en poche, j’ai commencé à travailler dans un établissement du haut Jura. Après une succession de déconvenues, je me suis trouvé sans emploi. À cette époque, je retapais quelques fauteuils chez moi en passe-temps. C’est à ce moment précis que je me suis dit “c’est maintenant ou jamais” pour moi d’apprendre un autre métier sans pour autant imaginer me mettre à mon compte. Je voulais simplement apprendre quelque chose de différent, apprendre, entre autres, à poser les ressorts et les crins.
En recherche de formation, j’ai été orienté par la chambre des métiers auprès de Mme Ines Grosjean à Roche-lez-Beaupré qui cherchait à former une personne en vue de céder son atelier de tapisserie et décoration. J’ai passé plusieurs mois auprès d’elle pour apprendre son métier et les techniques de restauration de la majorité des fauteuils. J’avais un objectif : savoir restaurer un fauteuil crapaud qui reprend à lui seul la plupart des difficultés que peut rencontrer un tapissier-décorateur. En 2013, j’ai démarré mon activité à mon domicile, et après six mois, quand j’ai vu qu’il y avait une forte demande, je me suis installé dans cette boutique au 3 de la place Flore à Besançon. »
Parlez-nous de votre métier.
Stéphane : « Avant tout, à travers mon métier j’essaie de redonner goût aux gens pour le mobilier ancien. Nous sommes dans une société de consommation et “du tout jetable”. J’ai parfois mal au cœur de voir des fauteuils chargés d’histoire, manufacturés d’époque, partir à la déchetterie. Mon métier est de redonner une seconde vie à ce mobilier et de le réinscrire dans notre temps grâce à un choix immense de tissus d’ameublement design et contemporains. »
Quelles sont les différentes réparations que vous pouvez apporter à un fauteuil ?
Stéphane : « La structure d’un fauteuil est en bois, à partir de là tout, ou quasiment tout, est réparable. Je peux décaper les vieilles peintures, refaire un vernis, laquer ou patiner, et même apporter des petites réparations d’ébénisterie. Majoritairement, je travaille davantage la mousse que le crin. Déjà pour des raisons de coût, mais aussi pour améliorer nettement le confort du fauteuil grâce aux différentes densités et qualités, suivant la demande du client. La mousse va plutôt apporter du moelleux alors que le crin au contraire donne une assise ferme. Bien entendu, le prix est variable en fonction du niveau de gamme des matériaux choisis. Même si le crin est meilleur marché, sa mise en œuvre nécessite plus de temps, et le rend donc moins compétitif.
Pour apporter un excellent confort au fauteuil restauré, je n’utilise que de la sangle de jute, plus résistante et plus naturelle qu’une sangle en élastique. De la même manière, toutes mes assises sont montées avec ressorts et leur guindage. Pour l’habillage, je fais des assemblages de tissu. C’est en quelque sorte ma signature et surtout ça rend la pièce unique. Nous avons la chance aujourd’hui de trouver sur le marché une large collection de tissus et autant de possibilités de créer des fauteuils déco et design. Si la majeure partie de mon travail consiste à restaurer les fauteuils des clients, je propose également des créations modernisées à partir de vieux mobilier que j’aurais chiné.»
Combien de temps prend la réfection d’un fauteuil en moyenne ?
Stéphane : « La réfection d’une chaise ou d’un fauteuil est une succession d’étapes qui peut varier selon le degré d’usure de la pièce. La restauration peut être totale ou partielle et peut vite être chronophage, malgré ce que l’on pourrait imaginer. Par exemple, un fauteuil Voltaire ne compte pas moins de 750 clous de tapissier en moyenne, qu’il faut tout d’abord retirer avant la restauration. En règle générale, le dégarnissage (ou démontage) est une opération délicate qui peut prendre beaucoup de temps, c’est très souvent ignoré des clients. C’est sans compter sur les surprises lors du démontage, comme un accotoir à renforcer ou le rebouchage des trous des clous sur un fauteuil trop abîmé. Nous sommes sur des prestations manufacturées qui nécessitent de la minutie et même si les gestes deviennent plus sûrs avec l’expérience il n’en reste pas moins qu’il faut laisser le temps au temps.»
Comment se détermine le choix du tissu pour la réfection d’un fauteuil ?
Stéphane : « La plupart du temps, les clients m’apportent leur pièce avec plus ou moins d’idées sur la finition à donner. Je leur propose différents choix de tissu, de coloris et de motifs à partir de pentes de catalogue. Une pente de tissu est un échantillon de grand format que l’on peut venir étendre sur le fauteuil pour avoir une idée plus précise du rendu final. Dans la majorité des cas, nous déterminons les couleurs des tissus d’après les photos de leur intérieur. Il m’arrive également de me déplacer chez eux pour valider un choix.»
Pouvez-vous nous parler de la transmission de votre métier ?
Stéphane : « C’est un sujet qui me tient à cœur. La formation est essentielle pour faire durer ces métiers manuels riches en savoir-faire. J’accueille actuellement deux stagiaires avec deux parcours différents. Camille, qui a seize ans est en bac professionnel dans l’Isère, sur trois ans, et va passer huit semaines de stages chez moi. Marina, elle, est en stage longue durée de reconversion professionnelle (neuf mois). Elle alterne entre l’atelier et l’école de Longvic à côté de Dijon. Les entreprises du secteur qui forment de jeunes tapissiers se font de plus en plus rares. »
Quels sont les styles de fauteuils que vous restaurez
Stéphane : « Je rencontre tous les styles de fauteuils, mais les plus courants sont le fauteuil crapaud, le fauteuil Voltaire, le fauteuil Napoléon III ou le fauteuil cabriolet, sans oublier le fameux fauteuil club. »
LA MAISON DU FAUTEUIL en bref :
- Rayon d’action : 30 km
- Devis réalisés sous huitaine
- Assurance responsabilité civile
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